dimanche 14 février 2010

Un mauvais rêve montois (2005)


Cette nuit – là, mon esprit était parti voguer du côté de la rue de chez Colson… Je me rappelle très bien, je venais de revenir dans la cité du Faux Dragon Vert pour quelques temps et mes yeux s’ouvraient aux nouveautés. Mon état d’esprit était fait de cette curiosité de revoir ma ville après de longues années passées au loin, notamment du côté de Lita et de San Lorenzo.

Les yeux grands ouverts et l’esprit critique donc…

On m’avait dit qu’il y avait un nouveau lieu dans la ville… Certains disaient faut pas y aller et d’autres disaient que c’était génial. A la fois restaurant, bar et autres diversions, il paraît que cela faisait fureur dans la ville et que finalement, « avec ce nouveau lieu branché mais tellement montois, on pouvait être sûrs d’être Capitale Européenne de la Culture et que cela nous rapprochait de Paris ».

Après une année et demi d’existence, le lieu en question était déjà dans le Guide du Fêtard de Belgique aux Editions j’Hachette. C’était tout dire et entre deux verres de bières, nous nous dirigions avec des potes vers ce lieu faste de la ville basse situé non loin du non moindre fêtard mais âpre Atelier.

Très vite dans l’ambiance, les femmes aux coupes de cheveux long d’un côté et court de l’autre, de préférence teinte noire, la musique électronique en sourdine et la présence d’un chanteur de la Star Academy de 2003 plantaient le décor. J’étais loin de mon fleuve à eau claire où je me baigne tous les jours et de la guinguette où je mange mes bananes plantains frites mais j’étais dans l’ambiance. (Rires).

La carte était bien fournie de « petits plats sympas » que les montoises de quarante balais appréciaient surtout sur le temps de midi, entre le marché du vendredi et une permanente chez Lachemoila. Ceci dit, le menu proposé et les tapas obligent étaient toutes en guerre avec mon porte feuille mais j’étais dans l’ambiance, il faisait tout blanc, des lignes de lumière chaude venaient contre carrer la blancheur, les nuances étaient bien agencées, j’étais avec mon frère, des potes, on était souls et dans l’ambiance. On rigolait déjà bien.

Le mobilier du restaurant était chromé, pas une trace de bois, et tout ça était contre balancé par des lampes Art Nouveau qui devaient valoir plus que tout le reste dans le restaurant. Il était évident que les trois – quarts du restaurant (je n’emploie pas le mot resto parce – que le boss du lieu n’a pas voulu, pour lui, le mot resto c’est mauvais pour l’image de son bar – restaurant – lunch comme il dit le con) était non – fumeur mais il y avait une petite salle fumeurs, genre aquarium, entourée de vitres et surplombée de chapes d’aérations.

Franchement on était morts de rire.

Sauf qu’à un moment donné, est arrivé le patron... On a dû se forcer d’arrêter de rire par respect mais bon il était cool et fumeur, donc très vite après nous avoir raconté les dernières nouvelles de son établissement, il nous invitât dans « l’antichambre » comme il disait. Là il est devenu évident qu’on était par terre, tellement qu’on rigolait. Mais bon il était tellement dans son trip et content de lui – même qu’il captait rien le bougre. Et puis il était, en bon patron de café, bien mort plein, lui aussi donc, l’un dans l’autre...

Mais bon même mort plein, le mec, il faisait le paon.

On arrive en haut…

La salle est grande et nouvellement restaurée, les clients ont à leur disposition des parle-au- phone pour commander leurs petits plats sympas et leur verre de Chianti chilien (c’est si bon et pas si cher n’est – ce pas ?). C’est in, et ça attire. Et puis vous me direz que tout cela est si finement imaginé. On vient de Lille et de Bruxelles pour se commander une Saint – Feullien en parle au phone. Bref, le gars, le boss du lieu c’est Thierry Méchant le frère de Renaut, le grand chanteur anar recyclé en chanteur de daube anti mondialiste. Encore une fois on est mort de rire. Le titi nous raconte sa vie, et comment il est arrivé a monter son bizness qui va devenir une chaîne, parce – que le concept est bon : finesse, technologie et ambiance locale (Mons 2015 [rajouté]). Tout ça avec son accent parisien.

Après il ouvre un rideau et nous présente sa forêt virtuelle : le client peut s’il le désire et s’il paie un max, faire une petite promenade dans le bois, son verre à la main, tout ça grâce à un casque cybernétique. Magnifique ! Et il est tout fier. Artaban voit bien qu’on s’en tape largement… Attends qu’on lui dit « on revient tous d’un voyage à Tokyo », on s’en tape de son petit bois à la con, encore une fois c’est de la daube. Donc Artaban change de sujet et nous expose dans une ultime tentative ses nouveaux projets… Au début certains d’entre nous l’écoutent attentivement mais après dix minutes on est tous en dessous de la table, encore une fois morts de rire.

Franchement cinq mecs morts de rire devant le patron tout sérieux, incarnant le devenir de la place au niveau bar – restaurant (un dieu quoi), ça fait désordre. On en supporte pas plus et sans faire de détour par le bois virtuel, on se casse en rampant, et sans payer.

« Tintintin » qu’on lui crie en sortant. Toutes les bonnes gens bien assises en bas, pincés comme des pingouins et pigeonnées comme des montons nous regardent interloquées, on leur fait un grand doigt « fuck » et on se casse tranquille. Le frère de germinal tranquillise ses serveurs en disant que c’est pour la maison. On finit la soirée à la Mer. Là au moins il y une terrasse et le Mac Do est tout près… Tintintin !!!

Septembre 2005
Mathieu Flament
flamentmateo@hotmail.com

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