dimanche 31 janvier 2010

colombia amiga


Putain ça fait deux semaines que je me charge une douleur, un tas de douleurs au muscle arrière de la cuisse gauche. T’es bien gauche ma cuisse. Comment dans des moments pareils ne pas parler à son corps ? Je parle à mon corps, à ma cuisse, à ma tête et à mon cerveau. L’endroit de la douleur est noir, comme brûlé, mais la douleur n’est pas le résultat d’une brûlure…

Le gars, le corps du gars qui n’est plus, est allongé, la brûlure trace à droite de son front, un trou noir, entouré d’une grosse bosse, un volcan tiré par balle, le projectile dans le cerveau, toutes les fonctions vitales anéanties, le gars encore lui, mort et tué par la vie colombienne d’un sicario à l’arrière d’une kawazaki moyen cylindre.

Pasto – Colombie, j’en reviens gamin.Et des quaterelles y en a plein !!!

Un pays charmant… Aux paysages montagneux, la sierra colombienne, le sud, à quelques heures de l’Equateur. Kif à vrai dire niveau paysages, mais le reste presque rien à voir. Colombie fieu. Le pays des chorizos de trente centimètres que tu manges sur un bâton comme une brochette, des jolies femmes aussi, le pays des morts, le pays en guerre. Dirigé par un président d’extrême droite à la gueule de gamin pourri gâté, blanc à lunettes, cheveux plats et les dents en avant, un slogan sur un mur « non à la ré élection de Urribe ».

Les gens sont sympas en Colombie. Faut arrêter d’avoir peur des colombiens, merde, ils sont trop gentils, trop aimables, à vrai dire ils en prennent tellement plein la gueule que au quotidien ils font tout pour être cool, pour défendre et détendre l’atmosphère. J’te jure fieu. J’en suis sur le cul au point que j’ai honte de m’être un peu énervé dans un magasin devant la caissière qui me faisait perdre patience. J’ai même pensé aller m’excuser, je le fais dans cette lettre, pardon à la Colombie.

Et puis le café, colombien… Boire un expresso en Colombie pour un amateur de café c’était tout fait. Et aussi une boisson fraîche appelée « limonaria pradera », mélange savoureux au soleil : citron en limonade, essence de café « expresso » et beaucoup de glaçons. Et pour revenir au chaud, le café, en toutes sortes de façon mais sans extravagances, classique mais une odeur à couper le souffle. Restait plus qu’à s’acheter un paquet de Royal blonde et le tour était joué, j’avais déjeuné. Pas de latte de coke cependant cher blondin !

Lundi, les farcs avaient assassinés presque l’ensemble d’un collège municipal, mardi, c’était le tour d’un bus de transport inter provinces au sud – est, et mercredi c’était le fonctionnaire du début du texte… Ici, sous le feu colombien, le type des assedics, les socialistes corrompus et un borgne d’extrême droite ne feraient pas long feu...

Trois jours en Colombie fieu. Environ vingt cinq morts. Heureusement que Bush n’a pas envahi la Colombie, ce serait pire que l’Irak et le Vietnam réunis.

Plein de flics partout aussi. Le quotidien gamin. Le gars est allongé par terre, une marre pourpre sang pas loin, son collègue n’a été que blessé. Les deux fonctionnaires avaient interdit le fonctionnement d’un magasin dans la ville. Tu te venges et tu donnes les pesos au sicarios. C’est fini ? T’es vengé en tous cas.

Retour au contexte global… A l’entrée de la ville frontière de Ipiales, une pancarte en couleurs d’au moins vingt mètres de long affiche les photos des grands coupables, guerilleros, certains barbus et coiffés d’une casquette « à la cubaine », portraits souriants sauf celui barré d’une ligne rouge en travers qui dit « capturado ».

Pays en guerre. C’est ce que j’ai répondu lorsqu’en conversant avec un gars qui fuyait le pays pour aller demander l’asile politique en Belgique via l’Equateur et les Nations Unies me disait que la Colombie est un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme. Putain j’ai mal. Les gens sont trop gentils en Colombie.

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